Le 13 novembre 2015, la France a été frappée en plein cœur.
Ce soir-là, ce ne sont pas seulement des vies qu’on a fauchées : c’est une idée qu’on a voulu assassiner.
Cette idée, c’est la liberté — ce mot français entre tous, cette manière d’être au monde qui mêle le goût de la vie, le refus de la peur, la tendresse et l’insolence.
Face à la terreur, la nation entière s’est levée et, d’une même voix, a crié : « La France, c’est la liberté ! »
Nous l’avons tous ressenti dans nos chairs : la liberté n’est pas un concept.
C’est un souffle, une attitude, un battement du cœur.
C’est la terrasse où l’on rit, la scène où l’on chante, l’entreprise qu’on lance, la critique qu’on ose, la parole qu’on libère.
C’est la confiance que nous plaçons dans l’homme plutôt que dans la règle, dans l’audace plutôt que dans la peur.
Dix ans plus tard, ce même mot semble s’être peu à peu vidé de sa sève.
Sans fracas, sans violence, la liberté s’est vue confisquée, lentement, méthodiquement.
Sous couvert de protection, on a dressé autour de nous une muraille de normes, de taxes, de formulaires, de contrôles.
On a bâti un pays de précautions, où l’on ne vit plus qu’avec autorisation.
Non plus pour faire le bien, mais pour éviter le mal.
Ce qu’aucune terreur n’avait réussi à détruire, la complexité administrative est en train de l’étouffer.
À force de tout réglementer, on a tué l’élan.
À force de vouloir tout prévoir, on a perdu l’imprévisible — ce sel de la vie et de la création.
Les entrepreneurs s’usent à comprendre des codes plus épais qu’un roman, les citoyens hésitent avant d’agir, la jeunesse se décourage d’avance.
Et peu à peu, la démocratie elle-même s’érode : car une société qui renonce à la liberté renonce à la responsabilité, donc au choix, donc à la confiance.
Ce n’est pas l’économie seule qui souffre : c’est l’âme française.
La France s’est construite sur la liberté : celle de penser, d’entreprendre, d’inventer, d’aimer.
C’est cette énergie, et non la contrainte, qui a toujours fait sa grandeur.
Quand la liberté recule, tout se fige. Quand elle renaît, tout s’élève.
Il est temps de retrouver le courage du simple mot « oui » :
oui à la liberté de vivre,
oui à la liberté de créer,
oui à la liberté d’être responsable de son destin.
Retrouver la liberté, ce n’est pas un luxe.
C’est une urgence démocratique, un devoir civique, une fidélité à ce que nous sommes.
Le 13 novembre, on a voulu la tuer.
Aujourd’hui, il est notre devoir commun de la faire vivre.
Avec toutes nos pensées fraternelles pour les victimes du 13 novembre.
Les #Gueux


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