Par Alexandre Jardin
Il y a des phrases qu’un pays ne devrait jamais entendre sans se lever d’un bloc.
Hier, devant le Congrès des maires de France, le chef d’état-major des armées a prononcé l’une d’elles : « La France doit accepter de perdre ses enfants. »
Voilà donc que l’on prépare les esprits. Voilà que l’on réhabitue doucement les citoyens à l’idée de la mort des jeunes, de la souffrance économique, du renoncement collectif — et que l’on demande aux maires d’en être les relais dans leurs communes.
Ce discours n’est pas neutre.
Ce discours n’est pas anodin.
Ce discours n’est pas une maladresse.
C’est une stratégie d’ingénierie psychologique parfaitement assumée :
préparer la population à souffrir, à payer, à obéir.
La mécanique de la peur : un vieux réflexe d’État
Lorsque le chef d’état-major explique que la Nation doit être prête à « accepter de nous faire mal » et à « perdre ses enfants » dans un éventuel conflit avec la Russie, il ne nous parle pas de chars traversant l’Alsace.
Il nous parle de notre consentement.
Le consentement à :
– l’effort militaire,
– l’effort budgétaire,
– l’effort industriel,
– l’effort psychologique.
On n’envoie pas un peuple au front sans former d’abord un climat de sidération.
On ne prépare pas une population à un horizon de guerre sans fabriquer de la résilience imposée, sans lui dire qu’elle devra « tenir », « souffrir », « accepter ».
Et pendant qu’on sème la peur, on fouille les poches des Français
Ce même gouvernement qui laisse son chef d’état-major parler de « perdre nos enfants » s’apprête, dans le même mouvement, à augmenter la taxe foncière de millions de Français, en catimini, au motif qu’ils posséderaient… une baignoire, un lavabo, un raccordement à l’eau.
Cela pourrait prêter à rire si ce n’était pas tragique.
7,4 millions de logements voient leurs bases fiscales revalorisées d’office.
Une opération technique ? Non.
Une opération politique.
L’État explique qu’il ne crée pas d’impôt : il applique simplement la règle.
À ceci près que la règle change quand cela l’arrange, et toujours dans le même sens : vers plus de prélèvements sur les mêmes épaules.
Dans un pays où :
– les classes moyennes suffoquent,
– l’immobilier s’effondre,
– la facture énergétique explose,
– les jeunes n’arrivent plus à se loger,
on décide soudain que la vraie urgence est de taxer les baignoires.
Pendant que le pouvoir évoque la guerre, il racle les fonds de tiroirs.
Deux discours, un seul objectif : la docilité
D’un côté, un discours martial : « Préparez-vous à la mort, à la souffrance, à prioriser la défense. »
De l’autre, un discours fiscal :« Acceptez, payez, taisez-vous, c’est la règle. »
Ce double mouvement n’a rien d’un hasard.
C’est une méthode. Une vieille méthode.
Effrayer pour affaiblir. Affaiblir pour faire accepter.
Faire accepter pour gouverner sans rendre de comptes.
Pendant que l’on convoque la menace extérieure, on évite soigneusement de parler de nos menaces intérieures :
– une énergie hors de prix,
– une fiscalité délirante,
– un État déconnecté,
– une insécurité galopante,
– un pays fracturé,
– une démocratie hors-service.
Les #Gueux ne céderont jamais à cette dramaturgie de la peur.
L’histoire de France n’a jamais été écrite par ceux qui font trembler le peuple.
Elle l’a été par ceux qui le relèvent.
Par ceux qui protègent, pas par ceux qui manipulent.
Par ceux qui le respectent, pas par ceux qui le tancent.
Lorsque l’on demande aux Français d’« accepter de perdre leurs enfants », nous répondons : Commencez par arrêter de flinguer notre pays !
Lorsque l’on demande aux Français d’accepter de « souffrir économiquement », nous répondons : Commencez par cesser de les dépouiller !
Lorsque l’on explique que la Nation doit être prête à tout, nous répondons :
La Nation mérite mieux qu’une élite qui joue avec la peur pour masquer ses échecs.
Notre combat est simple : remettre le peuple au centre
La France n’a pas besoin de mise en condition psychologique.
Elle n’a pas besoin d’être infantilisée ou effrayée.
Elle n’a pas besoin qu’on parle à sa place.
Elle a besoin de :
– décisions rationnelles,
– souveraineté énergétique,
– fiscalité juste,
– démocratie réelle,
– respect du peuple et de ses choix.
Et surtout :
d’un État qui cesse d’être un producteur de peur et redevienne un producteur de confiance.
Les #Gueux se battent pour cela.
En avant !
Alexandre Jardin
Président de l’association Les #Gueux


Répondre à Traverso Annuler la réponse